Compte rendu du colloque GIDE-nextep, du 11 Octobre 2018,
Organisé par NEXTEP Energies le 11 octobre 2018
Devant une cinquantaine d’Invités, dirigeants d’industries et d’administrations, fournisseurs Européen d’énergies, sociétés de conseils, Michel Guénaire, Associé de GIDE, Expert des marchés de l’énergie sur les deux dernières décennies a brossé un panorama de haut niveau de la situation énergétique actuelle et sur les recentrages nécessaires des politiques d’entreprises. Son exposé et les questions qui ont suivi peuvent être résumés ainsi :
Les années 2000 – 2016 ont été marquées par les circonvolutions de l’ouverture du marché en Electricité et en Gaz.
Cette période a vu émerger en France de nouveaux fournisseurs, producteurs d’énergies dans les pays européens, ou nouveaux entrants misant sur la seule performance de la fonction achat-revente (et plus récemment des grandes enseignes de la distribution alimentaire adossées à leur large portefeuille de clients).
Sur l’autre rive, les « abonnés » se sont transformés en « clients » devant apprendre à acheter l’énergie et comprendre ses composantes : acheminement et transport décidés par décret, électrons ou molécules fluctuants aux grés des marchés planétaires,...
Les prix en baisse après la crise de 2009 et jusqu’en 2015 ont fait croire à l’effet bénéfique du marché et en la performance des acheteurs. Il s’agissait en réalité d’une tendance baissière mondiale, due à des conditions économiques atones, en particulier en Europe.
Depuis 2016, les prix mondiaux d’énergie ont repris leur tendance lourdement haussière, avec une corrélation du prix de l’électricité à celui du pétrole. Notons que ce fait pose question en France où 75 % de la production est nucléaire ! L’aspect positif est que les producteurs puissent retrouver des marges et des capacités d’investissement pour assurer l’accès vital à l’électricité dans nos sociétés sophistiquées. Il serait, par ailleurs, hardi de miser sur la baisse des taxes, telle que la CSPE, qui finance le développement des énergies renouvelables par les consommateurs.
Aujourd’hui, la phase de libération est acquise pour les professionnels, les industriels, les administrations. Les achats ne sont pas source d’économie principale. On assiste à un recentrage salutaire vers l’efficacité énergétique.
Les pouvoirs publics français sont restés très incitatifs sur cet aspect. L’imposition en 2015 des audits NF 16 247, tous les quatre ans ou la qualification ISO 50001 était un signe fort, accompagné d’ailleurs par un dispositif subventionnel incitatif proposé par l’ATEE. On pourra cependant regretter que cette imposition n’ait pas été appliquée aussi aux administrations. Les dernières conclusions du GIEC impose la nécéssité d’un effort plus important qu’aujourd’hui sur les comportements, l’optimisation des processus ou le choix des sources décarbonées.
Le nouveau défi est l’optimisation globale du triptyque : Energie – Environnement - Economie, qui impose une stratégie à minima à moyen terme, associée à des plans d’actions et leurs contrôles en continu.
Les contraintes ne sont pas antinomiques, ce qui est un fait peu courant : La baisse des consommations entraine la baisse des coûts. Mais il faut aller plus loin dans l’optimisation du couple consommation-coût en temps réel.
Grâce à la loi de juillet 2016 (d’autoproduction, collectivement consommable) les coûts de production intégrés horaires vont être de plus en plus variables, par arbitrage instantané entre la source nationale et les énergies réparties.
Les Systèmes Experts de Management de l’Energie sont de fait devenus incontournables.
Ces outils d’optimisation doivent répondre aux besoins du financier, de l’exploitant qui doivent travailler ensemble.
L’ère numérique facilite la mise en œuvre des SEME qui sont d’excellents supports d’une politique RSE d’entreprise.
L’optimisation énergétique est un impératif économique mais aussi un enjeu image pour les entreprises et les administrations.
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